Le 1er décembre, le nouveau ministre israélien de la Défense a ordonné à ses fonctionnaires de plancher sur la construction de nouvelles habitations pour les colons juifs dans le centre de Hébron, ville de Cisjordanie occupée où le climat est particulièrement tendu.
Cette annonce intervient au lendemain de la mort d’un Palestinien près de cette ville, tué par les forces israéliennes alors qu’il jetait avec deux autres personnes des bombes incendiaires sur des véhicules israéliens, d’après des responsables. Elle intervient aussi alors que le spectre de nouvelles élections plane sur Israël, les députés étant incapables de s’entendre sur un prochain chef de gouvernement dans la foulée des élections de septembre qui n’ont pas réussi à départager le Premier ministre Benjamin Nétanyahou et son rival Benny Gantz.
Tentant de multiplier ses appuis dans cette course, M. Nétanyahou avait abandonné récemment son poste de ministre de la Défense pour l’attribuer à Naftali Bennett, un député de l’ultra-droite israélienne. Le 1er décembre, M. Bennett, qui comme son prédécesseur courtise l’électorat stratégique des colonies, a ordonné à ses fonctionnaires « de notifier la municipalité de Hébron qu’un nouveau quartier juif allait être planifié », dans le marché central, selon un communiqué officiel.
Les habitants de Hébron manifestent régulièrement pour la réouverture de la rue Shuhada (« des martyrs », en français), jadis le centre économique de la vieille ville mais qui est aujourd’hui fermée aux Palestiniens en raison des colons qui y vivent à proximité.
La ville de Hébron est une poudrière où quelque 800 juifs vivent, pour la plupart par conviction idéologique, sous haute protection militaire, parmi 200 000 Palestiniens.
Si la colonisation par Israël de la Cisjordanie occupée s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, elle s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion de Benjamin Nétanyahou et de son allié à Washington, le président Donald Trump. Plus de 600 000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui n’ont « aucun fondement en droit » et constituent une « violation flagrante du droit international » selon la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les Etats-Unis, alliés clé d’Israël, ont toutefois changé fin novembre leur politique sur les colonies, affirmant qu’elles ne violaient pas, selon Washington, le droit international.